L’EMS peut-il devenir un chez soi ?

Faire de l’EMS un nouveau lieu de vie

De nos jours, les personnes âgées tendent à rester chez elles jusqu’à un âge avancé, notamment grâce au soutien des structures d’accompagnement médico-sociales. L’établissement médico-social (EMS) demeure cependant un lieu de vie répandu pour les cas plus complexes, ou lorsque les besoins en soins et assistance deviennent plus importants. En Suisse, on estime ainsi que sur 1000 personnes de plus de 65 ans, un peu plus de 15 d'entre elles vivent en EMS. Parallèlement, l'âge moyen des personnes entrant en EMS n'a cessé d'augmenter pour atteindre, en 2016, 81 ou 82 ans. Particulièrement adapté aux personnes dites vulnérables, l’EMS peut offrir aux seniors un cadre de vie sécurisé et adapté à leur âge. En pratique, la transition entre le chez-soi et une institution médicalisée peut toutefois se révéler compliquée. Elle impose notamment de s’habituer à de nouvelles règles et à de nouvelles personnes, ce qui n’est pas toujours simple après avoir vécu de manière autonome.

La colocation : un autre moyen d’accompagner les personnes souffrant de troubles cognitifs

Face à certains troubles cognitifs, les institutions médicalisées classiques ne sont pas toujours appropriées. Depuis quelques années, les modèles alternatifs d’habitation se sont donc multipliés afin de s’adapter davantage aux besoins individuels. Les colocations permettent par exemple aux personnes souffrant de troubles cognitifs de continuer à être indépendantes le plus longtemps possible, en menant une vie proche de celle qu’elles avaient auparavant. Pensées pour réduire l’isolement social, les colocations permettent aussi de maintenir un rythme de vie proche de la vie familiale. Si ces dispositifs restent encore peu nombreux en Suisse, il est fort probable qu’ils se développeront dans les années à venir au vu du nombre croissant de personnes atteintes de troubles cognitifs. 

3.7. Source : OFS, statistique des institutions médico-sociales, 2016.
16.2. Les dérives des institutions "classiques" (à droite) auxquelles les différentes formes d'habitats alternatifs (à gauche) souhaitent s'opposer/remédier. Représentation propre basée sur : Puijalon 1990.